Considérations générales sur la Maçonnerie rectifiée
(Tenue du 7 novembre 2017)
Si la Franc-maçonnerie est universelle, il existe cependant des rites maçonniques spécifiques et distincts. Le Rite Ecossais Rectifié en est un parmi d’autres. On pourrait définir les fondamentaux de ce rite par 3 mots : maçonnerie, chrétienne, illuministe.
I. Le Rite Ecossais Rectifié est une Maçonnerie.
Rappelons cette évidence, que d’aucuns refusent, à savoir que le Rite Ecossais Rectifié est d’abord et avant tout maçonnique. Mais une forme de Maçonnerie qui intègre des notions martinésistes. Martinès de Pasqually avait créé l’Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l’univers qui pratiquait la théurgie, c’est-à-dire ni plus ni moins que la convocation, sinon de Dieu lui-même du moins de ses principaux adjoints ou esprits. Si cet Ordre a périclité, sa doctrine, que l’on pourrait qualifier de para-théurgie, a imprégné le Rite Ecossais Rectifié et lui a donné ses significations fondamentales. Ce qu’il faut donc en retenir, c’est qu’on indique ici clairement que cette maçonnerie est transcendante, qu’elle se veut en proximité avec Dieu comme on l’affirme sans ambigüité dans la prière d’ouverture en s’adressant à la divinité : « Bénis et dirige toi-même les travaux ».
II. C’est une maçonnerie chrétienne.
Délicate notion dans un pays comme la France largement déchristianisée dans un contexte conflictuel où l’on confond anticléricalisme et religion. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que le RER ne se réfère pas à telle ou telle religion chrétienne mais, comme il est dit dans le serment que prête le candidat, à la « sainte religion chrétienne ». Et ce n’est pas à la Maçonnerie de définir ce qu’est le christianisme. C’est à chacun de nous intérieurement. La tradition chrétienne dans son sens le plus large informe le symbolisme de la maçonnerie rectifiée.
Il y a donc 2 écueils à éviter :
- identifier le RER a telle ou telle église chrétienne particulière ;
- rejeter purement et simplement le christianisme.
III. C’est une maçonnerie illuministe.
Ce courant spirituel allemand et français du XVIIIe siècle se situe en marge de 2 visons : mystique et ésotérique, comme la maçonnerie rectifiée elle-même. Elle a une dimension mystique (s’approcher de Dieu) et ésotérique (au sens défini par Antoine Faivre : l’ésotérisme n’est pas un enseignement, mais un regard sur le monde qui va au-delà du monde, un monde vivant dont les éléments sont en correspondance et qui nous transforme par le biais l’imagination active). En Maçonnerie, le symbole est une image qui entre en correspondance avec d’autres images et active notre regard ésotérique pour qu’il se manifeste en nous. Comme l’illuminisme, la Maçonnerie rectifiée est au carrefour de ces deux courants.